L'obésité contribue de manière significative à des comorbidités telles que le diabète de type 2, ou encore les maladies cardiovasculaires, principales causes de mortalité dans le monde. Mais la perte de poids atténue ces comorbidités… Or, le microbiote intestinal est de plus en plus reconnu comme un régulateur important de notre physiologie. Plus précisément, des études montrent que le microbiote intestinal régule l'inflammation, le stockage des graisses et le métabolisme du glucose. Les prébiotiques, notamment les polysaccharides, les oligosaccharides et d'autres fibres alimentaires fermentescibles, augmentent la quantité de microbiotes intestinaux bénéfiques, en particulier certaines espèces de Bifidobacterium et Lactobacillus. Ces bactéries réduisent les populations de pathogènes, renforcent la barrière intestinale et atténuent la réponse inflammatoire. Dans un essai clinique croisé, randomisé et contrôlé par placebo chez 37 personnes en surpoids ou obèses, Li et al. (2024) ont démontré que la consommation de 40g/jour d’amidon résistant (un type de fibre alimentaire fermentable) de type 2, pendant 8 sem., entraînait une réduction du poids corporel (–2,8 kg en moyenne), une amélioration de la sensibilité à l'insuline et une diminution de l'inflammation. Rien de tout cela n’était observé avec l’amidon classique. Et l’étude a démontré que les effets observés chez les participants étaient liés à des changements profonds du microbiote. Certaines espèces de bactéries (Bifidobacterium adolescentis, Bifidobacterium longum et Ruminococcus bromii) ont augmenté avec l’amidon résistant. Le respect à long terme d'un régime alimentaire riche en fibres fermentables, dont de l’amidon résistant, afin de maintenir la composition du microbiome est essentiel pour maintenir un poids plus sain. Dans un contexte où nos apports en fibres sont souvent insuffisants, enrichir ses repas de ces fibres est une stratégie nutritionnelle simple, naturelle et durable pour optimiser sa santé métabolique, bien au-delà de la seule perte de poids. #microbiote #perteDePoids #fibresalimentaires #fibres #amidonrésistant #nutrition #sciencesofsport
Le cancer est un défi majeur pour la santé mondiale, contribuant de manière significative à la morbidité et à la mortalité. En 2022, 20 millions de nouveaux cas et 9,7 millions de décès par cancer ont été recensé dans le monde, et cette tendance devrait s'accentuer au cours des prochaines décennies. Les progrès médicaux ont permis de réduire les taux de mortalité globaux. Cependant, les effets secondaires des traitements anticancéreux, la présence de comorbidités, l'augmentation de la masse graisseuse et le manque d'activité physique sont considérés comme des facteurs contribuant à la mortalité des patients atteints d'un cancer. Une méta-analyse publiée en 2025 a examiné le lien entre la force musculaire (principalement la force de préhension) et la capacité cardiorespiratoire et les résultats en matière de survie chez les personnes atteintes d'un cancer. Pour cela, 42 études portant sur 46 694 patients adultes diagnostiqués avec différents types et stades de cancer ont été incluses. Les résultats ont révélé que des niveaux plus élevés de force musculaire ou de forme cardiorespiratoire étaient systématiquement associés à une réduction du risque de mortalité toutes causes confondues de 31-46%. De plus, ces bénéfices étaient particulièrement visibles chez les patients atteints d'un cancer à un stade avancé et de certains types de cancer, tels que les cancers du poumon et de l'appareil digestif. Le maintien ou l'amélioration de la force musculaire et de la forme cardiorespiratoire après un diagnostic de cancer est associé de manière significative à une réduction de la mortalité toutes causes confondues. Ces résultats suggèrent l'intérêt de l'évaluation de la condition physique et soulignent les avantages potentiels de programmes d'exercice adaptés aux patients atteints d'un cancer, en particulier ceux atteints d'un cancer avancé ou d'un cancer du poumon ou de l'appareil digestif. #sciencesofsport #scisport #sante #soin #cancer #exercice #force #cardio #forme #cachexie
Alors que la musculation fournit le stimulus initial pouvant entraîner des changements dans la masse musculaire, les facteurs nutritionnels sont tout aussi essentiels pour l'hypertrophie. De manière générale, il est considéré qu'un surplus énergétique pourrait favoriser l'hypertrophie, étant donné qu'il s'agit d'un processus coûteux en énergie, et que des déficits énergétiques trop importants sont associés à un ralentissement de l'hypertrophie… Mais en termes de calories, quel surplus viser ? Helms et al. (2023) ont étudié l'impact de différents excédents énergétiques (maintien, 5% et 15%) sur la force, l'épaisseur musculaire et l'épaisseur des plis cutanés chez de jeunes hommes, pratiquants de musculation, pendant huit semaines, avec 3 séances full-body hebdomadaires. Si la croissance musculaire et la force au squat ont montré des changements similaires dans tous les groupes, le groupe présentant le surplus le plus important a enregistré des augmentations plus importantes du 1RM au développé couché, mais aussi de la graisse corporelle. Cela suggère qu'un surplus calorique trop important contribuera principalement à la prise de graisse avec des effets potentiellement mineurs sur l'hypertrophie musculaire. Cela étant dit, ces conclusions restent limitées par le nombre de participants et la durée de l'étude. L'étude suggère que pour qu'un groupe musculaire puisse potentiellement bénéficier du surplus calorique pour l'hypertrophie, un stimulus d'entraînement suffisamment puissant est nécessaire. Les biceps, qui ont reçu le volume et l'intensité d'entraînement les plus élevés, ont été le seul groupe musculaire à montrer des preuves, même faibles, d'une relation entre le gain de masse corporelle et l'augmentation de la masse musculaire. Pas de secrets, le surplus doit être en accord avec votre programme et votre progression. Un surplus calorique de 5 à 10% devrait être visé au départ et adapter au fur et à mesure en vous basant sur le seul véritable étalon : vos gains (charge, reps, séries, etc.). #sciencesofsport #scisport #hypertrophie #musculation #prisedemasse #surpluscalorique #nutrition
Fatigue, perte d’intérêt, tristesse persistante… La dépression touche des millions d’adultes dans le monde. Si les antidépresseurs restent le traitement clinique le plus prescrit, leur efficacité est variable, et ils s'accompagnent d'effets secondaires plus ou moins sévères. Même si la vaste majorité des traitements s'orientent vers la pharmacothérapie ou la psychothérapie, des recherches suggèrent que les probiotiques pourraient offrir une réponse complémentaire, mieux tolérée. Et si certains probiotiques pouvaient être aussi efficaces que les antidépresseurs pour réduire les symptômes dépressifs ? Une méta-analyse récente (Zhao et al., 2025) a comparé l’efficacité de 22 antidépresseurs à celle de probiotiques chez des adultes souffrant de dépression majeure. Résultat : les probiotiques arrivent en seconde position en termes d'efficacité, juste derrière l’escitalopram, et devant plusieurs molécules classiques comme la venlafaxine, le citalopram, la duloxétine ou la vortioxétine. Ces résultats concernent essentiellement les probiotiques utilisés en complément d’un antidépresseur. Leur efficacité en monothérapie reste à confirmer, car trop peu d’études ont été menées dans ce contexte. Mais à dose adéquate, sur une durée d’au moins 8 semaines, ils permettent une amélioration significative des symptômes, avec peu d’effets indésirables (troubles digestifs légers dans de rares cas). Les mécanismes d'action potentiels des probiotiques comprennent la production de neurotransmetteurs et la modulation de la neuroinflammation : Les espèces Lactobacillus et Bifidobacterium peuvent produire des neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la dopamine, la noradrénaline et l'acide gamma-aminobutyrique, et peuvent aider à rétablir l'homéostasie du microbiome intestinal et à améliorer la fonction de barrière intestinale, qui est souvent compromise dans les troubles dépressifs majeurs. Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires, ces résultats suggèrent que les probiotiques méritent d'être pris en considération dans la prise en charge clinique de la dépression. #sciencesofsport #scisport #nutrition #sante #depression #probiotique #traitement #antidepresseur
Sur le plan biologique, l’exercice physique, lorsqu’il est intense ou prolongé, génère un stress oxydatif qui se traduit par une production accrue de dérivés réactifs de l’oxygène, qui peuvent altérer temporairement les membranes cellulaires, les mitochondries ou certaines enzymes musculaires. De nombreux sportifs, qu'ils soient amateurs ou de haut-niveau, ont régulièrement recours à une supplémentation en vitamine C (un fort anti-oxydant) pour protéger les tissus et optimiser la récupération afin d'améliorer leurs performances à l'entraînement et en compétition. Mais est-ce vraiment le cas ? Une revue de 14 essais randomisés et contrôlés menés au cours des 10 dernières années indique que la supplémentation en vitamine C à forte dose chez des sportifs donne généralement des résultats mitigés, avec une tendance à des effets neutres ou négatifs sur les adaptations à l'entraînement. Si quelques études ont montré une diminution des marqueurs de lésions musculaires, c'était souvent lorsque la vitamine C était associée à d'autres compléments tels que la quercétine ou la vitamine E. La vitamine C seule n'a pas démontré de manière constante un effet positif sur les marqueurs de lésions musculaires ni sur les douleurs musculaires ou l'effort perçu. Au contraire, il semblerait qu'à forte dose, elle interfère avec les adaptations physiologiques naturelles de l'organisme à l'entraînement de force (atténuation du gain de masse musculaire) et d'endurance (diminution de la biogénèse mitochondriale et atténuation du gain en VO2MAX). Il est donc important de retenir que le stress oxydatif, même s'il peut causer des dommages, joue également un rôle crucial dans les processus de signalisation cellulaire qui déclenchent les adaptations à l'entraînement. Des doses élevées d'antioxydants peuvent interrompre ces voies de signalisation bénéfiques. Il est donc vivement recommandé de privilégier l'apport en antioxydants par le biais d'une alimentation équilibrée et riche en nutriments plutôt que de recourir à une supplémentation à forte dose. #scisport #sciencesofsport #vitamineC #antioxydant #performance #supplement
Les diètes basées sur des jeûnes intermittents sont devenues populaires pour la prise en charge du surpoids et de l'obésité et sont souvent présentées recommandées comme une alternative plus efficace pour perdre du poids et améliorer sa santé métabolique en comparaison à la restriction énergétique continue. Le principe général de ces régimes consiste à s'abstenir de tout apport énergétique pendant une période spécifique chaque jour ou chaque semaine (jeûne), en alternance avec un apport énergétique ad libitum pendant le reste du temps. Le jeûne intermittent est finalement un terme générique sous lequel différentes formes de restriction calorique intermittente prennent place sur une journée ou sur plusieurs jours. Une méta-analyse récente de 2024 par Schroor et al., regroupant 28 études cliniques randomisées menées chez 2043 adultes a comparé les effets des régimes avec jeûne intermittente à ceux avec restriction énergétique continue sur la composition corporelle et les marqueurs de risque cardiométabolique. Les résultats montrent que le jeûne intermittent n’est pas supérieur à la restriction continue en termes de perte de poids, de masse grasse ou d’amélioration des marqueurs métaboliques (glycémie, lipides sanguins, pression artérielle). Seules différences notables : une légère réduction du tour de taille (−0,91 cm) et une perte un peu plus importante de masse maigre avec certains protocoles de jeûnes intermittents (–0.2 kg). Ces effets restent toutefois modestes. Cette méta-analyse suggère que pour les personnes qui souhaitent perdre du poids et améliorer leur santé cardiométabolique, la structure spécifique d'un régime hypocalorique (intermittent ou continu) n'est pas aussi importante que la réalisation d'un déficit calorique global. Cependant, les résultats concernant la masse maigre et le tour de taille, bien que modestes, méritent d'être approfondis. Les recherches futures devraient mieux contrôler les différents apports énergétiques afin de différencier clairement les effets de la perte de poids et de la répartition temporelle des repas sur les résultats. #scisport #sciencesofsport #nutrition #jeune #restrictioncalorique #diete #pertedepoids