La dépression est classée comme trouble mental. Elle est caractérisée par des épisodes récurrents de baisse d'humeur, d'une faible estime de soi ainsi que d'une perte de plaisir ou d'intérêt dans des activités habituellement ressenties comme agréables. Elle ne doit pas être confondue avec les fluctuations habituelles de notre humeur et les réponses émotionnelles aux challenges du quotidien. Dans le monde, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la dépression touche environ 280 millions de personnes. La dépression peut conduire à de graves problèmes de santé. Les personnes dépressives sont plus susceptibles de développer d'autres problèmes de santés (maladies cardiovasculaires, maladies métaboliques, etc.). Dans le pire des cas, la dépression peut mener à la mort par suicide. Plus de 700000 personnes se suicident chaque année, et il est estimé que 60% de ces personnes souffraient de dépression.
Toujours selon l'OMS, des traitements efficaces existent mais plus de 75% de personnes vivant dans des pays à revenus faibles et moyens n'y ont pas accès par manque de moyens financiers ou à cause d'un mauvais diagnostique. Des antidépresseurs sont souvent prescrits toutefois, les résultats obtenus pour traiter la dépression sont loin d'être optimaux avec notamment des effets secondaires qui peuvent empirer l'état de santé ou provoquer l'arrêt du traitement. Parmi les méthodes recommandées, l'activité physique est souvent prescrite chez les personnes dépressives avec des effets bénéfiques modérés à importants selon les études. Mais est-ce que l'activité physique pourrait agir en prévention et diminuer le risque d'apparition de la dépression ?
Pour comprendre cela, des chercheurs ont mené une méta-analyse portant sur 111 études regroupant plus de 3 millions de participants de tout âge dans le monde. L'objectif était de voir si la pratique d'une activité physique limite le risque d'apparition de symptômes cliniques de la dépression. Toutes les personnes qui ont participées à ces études ne présentaient aucun signe de dépression (ou n'avaient souffert de dépression auparavant). Le niveau d'activité physique était évalué au moins au début du suivi, et parfois, plusieurs fois au cours du suivi. La fréquence, l'intensité, le volume étaient évalués. Et des évaluations cliniques pour le suivi de la dépression étaient réalisées.
Les principaux résultats de cette méta-analyse montrent qu'un risque plus faible de dépression est associé à une activité physique régulière. Ce risque est d'autant plus réduit lorsque l'activité physique est d'intensité modérée à élevée (en comparaison à une activité physique légère) ou qu'elle répond aux recommandations officielles. De plus, les participants qui ont augmenté leur niveau d'activité physique durant le suivi présentent également un risque plus faible d'apparition de signes de dépression. Tous ces résultats sont valables quel que soit le genre, l'âge, la situation géographique ou la durée du suivi.
La dépression est très difficile à prévenir. Les signes annonciateurs sont généralement très difficiles à percevoir. L'association positive entre l'activité physique et l'apparition des symptômes de la dépression peut se révéler être un outil de prévention efficace pour les personnes à risque. Comme pour de nombreuses autres caractéristiques métaboliques et physiques, l'intensité de l'activité physique pratiquée se révèle être un facteur primordial. Il est donc important de viser une activité physique régulière, mais surtout de viser à augmenter l'intensité progressivement. Enfin, cette méta-analyse ne fournit aucune information sur le lien entre le volume de l'activité physique pratiquée et les risques de dépression.
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